Chemin…

depuis 2008 :

De la nature du flou
Tout et chacun étant en mouvement permanent, et faisant moi-même partie du tout, je vogue au fil du vent. Naviguant, sourire au cœur.
Je chemine, tentant de garder un équilibre acceptable sur ma toile tissée d’empathie.

Ma recherche, à caractère initiatique, se veut servir l’aide à la compréhension d’un déséquilibre général ambiant. En toute humilité consciente, je tente de livrer ma goutte d’eau, tel un colibri, dans notre océan sociétal.

Je ressens le besoin de mettre en lumière l’invisible. Tout au moins celui qui m’importe.
J’ai une tendresse particulière pour le flou. Pour le lien sensible entre la forme, ses contours et son environnement, comme essence même d’une matière invisible.
Car ce qui m’attire est bien cet essentiel, dont Saint-Exupéry nous dit qu’il est « invisible pour les yeux ».

Mon sujet premier est le grand ligneux dit l’Arbre.
J’ai fait une découverte dans le mouvement, à la recherche d’une netteté au cœur du flou. Comme pour essayer de m’approcher d’une dimension entre mystère vivant et réalité visuelle. Cette nature, tant représentée, l’Arbre tellement présent dans l’histoire de la femme et de l’homme, passe aujourd’hui pour mobilier urbain, accessoire maîtrisé et contraint.
De cette recherche est né : « Le Mouvement végétatif » Les quatre saisons puis, Les Séries Intimes, Vents, Rêveries, Voies.

Le lien entre humain et végétal est si fort, même s’il est dilué aujourd’hui, que l’on peut passer de l’un à l’autre sans peine.
C’est pourquoi, sans y réfléchir vraiment, j’ai demandé au sujet humain de figer son attitude, quand je demandais à l’Arbre de danser.
Peut-être pour dire qu’il est temps que l’humain fasse silence et laisse la nature reprendre une place juste. Que nous l’écoutions nous enseigner le mouvement lent, inhérent à notre existence.

Puis, je me suis tournée vers les couches de la personnalité qui habitent chacune et chacun d’entre nous-es. Comme pour inviter à s’arrêter un instant sur ce que nos énergies et nos expressions dégagent. Quel impact ont elles sur nous-même et sur notre entourage. Savons-nous seulement qui nous sommes ? Avons-nous gardé la mémoire de ce qui nous a construit. De ce qui nous modèle, souvent malgré nous ?

Là encore, les contours doivent, à mes yeux, être incertains, nappés, floutés. Ils doivent exprimer un grain fort. Comme une tentative, un essai d’être, représenté par des touches, des couches, des imperfections. Tout cela rappelant l’équilibre précaire de la nature humaine. Sa recherche du mieux, du vrai soi, mais comment?
Il peut être douloureux de s’extraire de sa mue.
J’ai nommé ce travail : « Qui sommes-je ?». Ce qui revient à se poser la question du choix, de notre choix individuel face à toutes ces personnalités possibles. Laquelle ou lesquelles choisirons-nous d’incarner, pour quoi et dans quelles circonstances.

J’ai continué cette recherche au travers de prises de vues de portraits d’humains en pleine concentration nommée « En centre-action ». Là encore, une tentative de mettre en lumière l’essence de l’individu qui, lorsqu’il se concentre, n’est plus dans la représentation d’un rôle où d’une expression de circonstance, mais bel et bien, présent à son essence pure. Un regard unique, nous livrant ce qui est invisible, a priori, dans un rapport mutuel.
Ici, se réveille le lien avec notre essence individuelle et profonde. Le Tout qui nous a construit ainsi que la particularité d’individu révélée par l’histoire intime de chacun et chacune.

Aujourd’hui, à travers « Arbor et Femina », je remet en lien l’Arbre et l’espèce humaine. Plus précisément, la Femme ; dont l’homme est originaire.
De fibre en chair, je veux parler de natures. De la nature végétale, de la nature humaine, et remettre en lumière la nature féminine. Pour dire ici, qu’il est vital de redonner sa place à chaque nature originelle. Rendre le pouvoir au vivant !

Dans notre société patriarcale qui vogue dans l’uniformisation et le lien virtuel, j’avance comme toute une chacune et tout un chacun, sur mon chemin, guettant ce qui pourrait nous relier les uns aux autres, et nous rallier à l’énergie du vivant.
En chant alternatif et constant.

Projet en cours ; portraits de lien à la nature – « humanuma natura »